DÉMARCHE ARTISTIQUE

En 1973, Victor Lévy-Beaulieu écrivait dans les pages du Devoir : « Le [créateur] québécois actuel a deux choix : ou il tourne carrément le dos au passé et s’invente totalement un présent, donc un futur, ou il croit suffisamment aux choses qu’il y a derrière lui, s’y plonge, les assimile, leur donne un sens nouveau, celui d’une œuvre qu’il bâtit en fonction du nouvel univers qu’il voudrait voir s’établir ici. »
Cette citation résume parfaitement ce que je tente de faire.

Ma pratique est transdisciplinaire. Au départ, mes œuvres étaient constituées de photographies, de sculptures et de vidéos. Maintenant, elles sont des manœuvres, des performances et des installations que je déploie dans l’espace public. De cette façon, je mélange l’art et la vie. Je rapproche l’atelier et le lieu de diffusion. Je réunis l’artiste et le citoyen que je place parmi les siens.

Ma démarche artistique explore l’identité québécoise. Cette exploration active un dialogue entre moi et la nation, nourrie par la relation spécifique qui uni le Québec et le Canada. Ce processus engendre l’extériorisation d’une mythologie individuelle sur le pays québécois utopique que je fais vivre dans l’espace collectif. C’est donc par l’art que je tente de faire le pays, à défaut qu’il ne se fasse politiquement.

Le mode d’expression transdisciplinaire que j’utilise me permet de bâtir des équipes avec lesquelles je travaille. La plupart de mes créations sont le fruit du travail d’une équipe dont je fais partie. Chaque «superartisan» qui y collabore devient partie prenante de l’œuvre, y apportant une expertise qui se mélange à la mienne comme un processus de métissage. Il y a un parallèle à faire entre mon processus de création et celui de la construction d’une société où chaque individu qui la constitue joue un rôle dans son édification.